Free cookie consent management tool by TermsFeed Skip to main content
clock_at_20_size.psd
TUDOR
JOURS HRS MINS SEC

La régate emblématique de la voile suisse s’est déroulée ce week-end au départ de la Société Nautique de Genève. Elle a été remportée par Realteam Spirit en temps réel, mais de nombreux autres exploits ont été réalisés.

Nous vous présentons ci-dessous les temps forts de la course.

REALTEAM SPIRIT REMPORTE LE BOL D’OR DU LÉMAN

Optimisé pour le petit temps, allégé au maximum au point qu’ils n’ont pas embarqué de Solent et remplacé leurs foils par des dérives en C, l’équipe Realteam Spirit (Jérôme Clerc) s’est imposée de façon magistrale après 15h 26’ 05’’ de course, avec 4 minutes 02’ d’avance sur Sails of Change 8 (Yann Guichard) et 12 minutes 07’ d’avance sur Zen Too (Guy de Picciotto).

BOL DE VERMEIL : UNE AFFAIRE DE FAMILLE, ET DE POTES

Deux monocoques dont on attendait des performances de premier plan, mais probablement pas la victoire, ont dominé le Bol de Vermeil (décerné au premier monocoque).

Particularité de ce duel au sommet: il réunissait un père et son fils, respectivement à bord de l’un des voiliers les plus innovants de la flotte, le QFX du papa Thomas Jundt, et une embarcation d’un autre temps, le Libera Carondimonio, mené par son fils Gauvain Ramseier et ses amis Laurenz Kausche, David Biedermann, Mateo Gentile et Daniel Bouwmeester.

Ce sont ces derniers qui se sont imposés à la surprise générale, au terme d’une régate épuisante, à bord du plus instable de tous les voiliers de la flotte. L’an passé, les cinq potes ont racheté ce voiliers aux enchères sur un coup de tête, pour une bouchée de pain. Les voici grands vainqueurs du Bol de Vermeil; c’est la performance la plus spectaculaire de ce Bol d’Or.

Quant à Thomas Jundt, qui a dessiné son splendide QFX, il s’est non seulement fait battre par son fils avant de découvrir à l’arrivée qu’il était pénalisé d’une heure pour faux départ. C’est dès lors Philippe de Weck sur son nouveau et splendide K2 qui obtient la deuxième place, devant son autre voilier Katana, le Luthi 1090 skippé par Alain Hofer.

BOL DE CARBONE ET BOL DU DÉBUTANT

Décerné au premier voilier doté de foils, le Bol de Carbone a été remporté par le TF35 X-Wing, 10ème du classement général. X-Wing est une nouvelle équipe partiellement constituée de vétérans d’Alinghi: Nicolas Charbonnier, Lucien Cujean, Yves Detrey et Arthur Cevey. Le propriétaire de l’équipe, Marco Favale, est présenté comme « un skipper franco-italien passionné en quête de sensations ». Installé en Suisse depuis 2012, il a hésité à s’acheter un Surprise car il aime la régate en monotypes, mais son côté italien l’a convaincu de choisir un voilier plus élégant… Le voici détenteur de son premier Bol!

LES CATAMARANS M2, TOUJOURS AUSSI PERFORMANTS

Les plus petits multicoques M2 ont une nouvelle fois effectué une course exceptionnelle, et constamment menacé les leaders de la course. Swiss Medical Network, skippé par Didier Pfister, se classe cinquième du classement scratch devant G. Hominal et ses fils (Antoine Artiles) et Patrimonium (Loic Preitner).

BENOÎT DEUTSCH ET SES SUPERSTARS, VAINQUEURS PAS SURPRISES

La classe la plus représentée de la flotte, celle des Surprises (100 unités) a été remportée par Fou du Vent, skippé par Benoît Deutsch, le responsable de l’école de voile du Club Nautique de Versoix. Deutsch se classe très régulièrement aux avant-potes avec les juniors de son club. Cette année, il naviguait avec une équipe de brillants régatiers, Victor Casas, Romain Deferrard et Benjamin Senften. En 2022, Casas et Deferrard avaient remporté le Bol d’Or à bord du w-team de Christian Wahl. Un an plus tard, victoire dans la classe des M2 assortie d’une deuxième place au scratch. L’an passé médaille d’argent en Surprises, puis victoire cette année: chapeau bas pour cette régularité aux avant-postes!

Le deuxième de la classe des Surprises ajoute encore de la valeur à cette victoire: il s’agit du navigateur français Achille Nebout, vainqueur de Québec-St-Malo 2024, 2è de la Transat Jacques Vabre 2023, 3è de la Solitaire du Figaro 2022 et l’on en passe.

Troisième Cédric Pochelon sur Kahlua, un habitué des podiums en Surprises, aux 5 Jours, à la Translémanique en Solitaire.

Avec encore du très beau monde dans leur sillage, confirmant l’excellent niveau des surprisistes!

ET CHEZ LES AUTRES MONOTYPES…

La catégorie des Grand Surprises, avec 17 unités sur la ligne de départ, a donné lieu à une régate très serrée, avec l’inusable Little Nemo de Bernard Borter en tête durant la plus grande partie de la régate, mais dépassé à quelques mètres de la ligne d’arrivée par Flash, de Maurice Gay. Jean-Marie Mechelany, à bord de Morpho, obtient une belle troisième place.

Chez les Psaros 33, victoire de Patrick Herzig (Evanesse), très beau 21è au scratch,  devant Nicolas Groux (MSC) et Philippe Bertherat (Raijin), face à 11 concurrents.

DES PERFORMANCES HORS DU COMMUN, ET QUELQUES BELLES HISTOIRES

Plusieurs équipages moins connus se sont illustrés lors de ce Bol d’Or du Léman, parmi lesquels Christophe Magnin sur son Toucan L’Egger, placé aux avant-postes de la course du début à la fin et remarquable 49è du classement final.

Alex Schneiter a disputé le Bol d’Or avec ses potes Phil Durr et Edouard Kessi à bord de son nouveau 30 mètres suédois Tête d’Abeille, datant de 1938. Habitué des records et détenteur du Ruban Violet (avec Edouard Kessi), il s’est classé 56è devant des Farr, des Melges et autres Luthi en carbone mis à l’eau plus d’un demi-siècle plus tard.

Le fameux Taillevent de Nicolas Engel, qui célébrait cette année sa trentième participation au Bol d’Or, s’est classé, on ne l’invente pas, trentième.

Deux monocoques à foils, menés respectivement par Bernard Vananty et par Marco Fedrigucci, ont subi tout au long du week-end des conditions particulièrement défavorables. Vananty termine 91ème sur son prototype Ulysse Nardin, tandis que Fedrigucci, sur son 69F, se classe 99ème après 15 minutes de vol et 25 heures à labourer les flots.

404 concurrents étaient inscrits. 165 ont abandonné et 239 sont donc classés.

LE TEMPS COMPENSÉ CONSACRE DES PERFORMANCES REMARQUABLES

Le classement au temps compensé a pour objectif de célébrer les performances des meilleurs régatiers, indépendamment de leur budget, et consacre souvent des performances qui passeraient inaperçues à la seule lecture du classement en temps réel. David Pertuiset sur son Esse850 Danetal, vainqueur cette année, en est la parfaite illustration. 38 ème du classement général, il termine au coeur de la flotte des plus beaux Luthi et devant tous les Melges 32.

Il devance le brillant Christian Monachon et son 6,50 SI Ondine, construit en 1932, déjà vainqueur au temps compensé en 2023, également vainqueur de la Translémanique en Solitaire.

Troisième Salvatore Leone à bord du 747 One Design illico Ti Vitti team, lui aussi abonné aux avant-postes.

UN BILAN TRÈS POSITIF

Yann Petremand, président du Comité d’organisation, tire un bilan positif de cette 86ème édition du Bol d’Or du Léman. « Nous sommes ravis d’être revenus aux sources de ce qui fait le succès du Bol d’Or du Léman, à savoir une grande fête du lac et une célébration des meilleurs régatiers et des plus beaux voiliers de notre lac. Même si le vent était léger, cette édition a été extrêmement engagée d’un point de vue sportif et passionnante tant pour les régatiers que pour les observateurs. Durant tout le week-end, la Société Nautique de Genève a par ailleurs vécu un week-end festif et très agréable, grâce notamment au soutien du Cercle des Agriculteurs, de la Cave de Genève, et de l’Union Maraichère de Genève, qui nous ont gâtés avec des produits du terroir. Je remercie tous les bénévoles ainsi que le personnel de la Société Nautique de Genève et les garde-port, qui ont oeuvré au succès de cette manifestation en travaillant d’arrache-pied jour et nuit. Un grand merci aussi à tous les concurrents pour leurs participation, ainsi qu’à nos partenaires pour leur soutien. »

LE BOUQUET FINAL

Un gros coup de tabac s’est abattu sur les derniers concurrents à 20 minutes de la clôture de la ligne, contraignant une poignée de concurrents à l’abandon après 27 heures de course et alors qu’ils se situaient à quelques centaines de mètres de la ligne d’arrivée… Pas de bol pour eux…